Notre Histoire
« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».
Vous, qui me connaissez, savez que cette phrase figure parmi mes préférées.
Parce qu’elle est à la fois pleine de bon sens et riche d’enseignements sur notre place en tant qu’humain, cette leçon de vie m’accompagne dans mes réflexions au quotidien.
Notre passage sur cette belle terre est temporel, mais notre impact, lui est bien réel.
Aussi, au lieu de toujours se focaliser vers ce que nous n’avons pas, ne devrions-nous pas nous estimer heureux de ce que nous possédons déjà ?
Conscients de cette chance, c’est ainsi que nous sommes disposés à transmettre, à notre tour, notre bagage aux générations futures.
« C’est en prenant un chemin de traverse que l’on est sûr de continuer dans la bonne direction. »
Élevé dans la richesse de cette nature, j’ai préféré suivre ma propre voie avant de revenir dans celle de mes prédécesseurs. Ce destin qui m’apparaissait un peu trop évident, j’ai eu besoin de l’éprouver tant sur la théorie que la pratique pour m’en montrer digne et le poursuivre à mon tour.
« Sensible au vivant, les études scientifiques ont logiquement répondu à ma curiosité naturelle. »
Après une Maîtrise de Biologie Cellulaire, je me suis tourné vers l’IUFM dans une finalité pédagogique… Mais estimant ne pas avoir tout à fait assouvi ma soif de connaissances, j’ai préféré poursuivre sur un cursus agroalimentaire au Centre National des Arts et Métiers dont je sors diplômé d’un DEST (Diplôme d’Études Supérieures et Techniques). Revenu en 1996 – un peu plus vite que prévu, seconder mon père – je me forme sur le terrain, en apprenant de son expérience qu’il a à cœur de me transmettre. En complétant ma formation par un BTS à Avize, je m’installe officiellement sur l’exploitation deux ans plus tard grâce à l’hectare que mon père m’a cédé. Je rejoins ses efforts en rachetant, de part et d’autre de Vincelles, les différentes parcelles qui constitueront nos 6 ha dont je ferai le choix d’orienter un tiers en viticulture biologique.
« Globe-trotteur dans l’âme, je profite de mes voyages pour me confronter à d’autres façons de penser, apte à ouvrir de nouvelles perceptions dans mon métier. »
Mieux, je décide chacune de mes explorations en fonction de leur potentiel de découvertes. Ainsi, ces différentes aventures me portent en Champagne, bien entendu, mais aussi dans le Minervois, où j’aborde des techniques différentes mais complémentaires à celles auxquelles je suis habitué. Mais aussi et surtout, je pars vinifier plusieurs fois les vignobles australiens qui concentrent une extraordinaire diversité de cépages français et italiens, remodelant ma manière d’appréhender mes vins. Enfin, je fais la rencontre déterminante, en la personne de Ron Laughon vigneron et géologue (Jasper Hill), qui achèvera de me convaincre à opérer la conversion de notre Domaine en viticulture biologique. C’est sur cette lancée que j’obtiens mon Master en Œnologie au cours de l’année 2006 afin de parfaire mes connaissances.
« Parcourir le monde m’a permis d’aller à la rencontre de moi-même, de mes aspirations profondes et pérennes. »
J’engage officiellement mon exploitation en viticulture biologique en 2010, simultanément avec trois autres viticulteurs du village. De ce fait, la Coopérative accepte ainsi de presser séparément nos raisins cultivés en bio. La même année, je décide de sortir les 500 premières bouteilles de ma marque Jérôme Blin. Un rêve qui me trottait dans la tête de longue date. La production s’intensifie progressivement pour passer le palier des 3000 bouteilles en 2013, avant de plus qu’en doubler le nombre (7000) cinq ans plus tard. Entre temps, j’ai eu le plaisir de présenter en 2016 mes premières cuvées certifiées, à l’occasion du salon Bulles Bio.
Depuis, le Champagne Jérôme Blin continue sa grande aventure. La plus belle image que j’en garde, jusqu’ici, est le souvenir de mon père tenant dans ses mains mes deux premières bouteilles commercialisées. Visiblement ému par le passage vers une nouvelle étape aux côtés de laquelle il avait été fier de m’accompagner !
Viticulture
Nos écosystèmes sont aujourd’hui tellement imbriqués qu’ils nous invitent à repenser notre façon de vivre, dans le respect de nos interactions sociales et environnementales. C’est de cette réflexion que découle mon orientation biologique, avec la volonté de créer mon propre système autonome aux échanges étroitement combinés.
« Ouvrir les yeux sur la nécessité d’établir un contact permanent et direct avec la nature. »
Au sein de ma maison de Trélou-sur-Marne, siège de mon exploitation, j’ai la joie de voir grandir chaque jour un peu plus mon univers. Un microcosme que mon côté expérimentateur prend plaisir à explorer. un système de récupération d’eaux de pluie de 20.000 l provenant d’une toiture végétalisée sur laquelle mon potager s’épanouit en permaculture et où mes poules, mes oies ainsi que mes chèvres côtoient mes essais d’agroforesterie avec des cépages anciens.
La même considération se retrouve dans la trame verte de certaines parcelles qui associe apiculture, agroforesterie et éco-pâturage.
« Le but étant d’être le minimum interventionniste. »
Mon terroir fait la part belle à Vincelles, entre fonds, milieu et haut de coteau. Représentant plus de la moitié de mes presque 3 hectares actuels, le Meunier naturellement domine, nous confirmant bien que nous nous trouvons en Vallée de la Marne. Puis suivent le Chardonnay, le Pinot Noir et même les cépages oubliés que je souhaite progressivement remettre au goût du jour comme le Pinot Gris, le Pinot Blanc, et le Petit Meslier. L’harmonie se retrouve là encore dans la physionomie de mon vignoble, agréablement structuré en une dizaine de parcelles d’une vingtaine d’ares.
Toutes ont d’ailleurs leur histoire à raconter. Des deux plus anciennes vieilles vignes, la Champagne et la Cirrière, dont les origines remontent au début des années 1970… à la bien-nommée « Feuillarde », première parcelle expérimentée en complantation bio début 2004. Dans cette logique, je veille à ce que chacun des cépages atteigne la juste maturité. Un dosage à savoir trouver pour affirmer le fruité et la gourmandise du Meunier, la structure du Pinot Noir, la fraîcheur du Chardonnay et la diversité aromatique des cépages oubliés.
« Attentif à mon empreinte écologique, j’ai à cœur de respecter l’équilibre des forces naturelles. »
Parce que nous pouvons tous, à notre niveau, agir pour préserver ce précieux écosystème, il m’a semblé naturel de pousser un peu plus loin mes aspirations personnelles. Ainsi, ces convictions se sont matérialisées dans le choix de m’orienter en viticulture biologique. Une conversion débutée en 2010 pour se voir certifiée trois ans après… Et qui m’a donné envie d’aller encore plus loin, en ouvrant les portes de mon exploitation à des essais à la biodynamie, la radiesthésie et au magnétisme. Ce que j’estime, à mon niveau, nécessaire pour avancer dans le bon sens et proposer des produits toujours en cohérence avec mon éthique, individuelle et professionnelle.
« La vigne est une plante et en ce sens, elle justifie l’utilisation de la phytothérapie en recours naturel. »
Veillant à ce qu’elles ne manquent de rien, j’ai pour habitude d’utiliser du purin d’ortie en début de campagne pour stimuler ses défenses naturelles avant la fleur. L’application d’extrait fermenté de consoude participera à en favoriser naturellement le développement ainsi que la nouaison. Le soin que j’apporte en surface doit pouvoir se retrouver dans le racinaire, le sol constituant pour moi un élément précieux dans la révélation des arômes de mes vins. Les différents affleurements géologiques de Vincelles sont : les limons sur les bords de Marne, les caillasses calcaires en milieu de coteaux, les argiles vertes sur les haut de côteaux; ces terres et terroirs démontrent chacune la richesse et la complémentarité de leurs expressions.
Expérimentateur averti, j’ai le souhait d’être le plus polyvalent possible; en fonction de mes vignes, j’alterne l’enherbement naturel partiel ou total. Dans ce système pensé pour être autonome, le but d’un couvert végétal permanent doit pouvoir amener à protéger d’avantage la vie qui fourmille en son sol.
Vinification
« L’expérience est source de sagesse. De notre passé, nous tirons nombre d’apprentissages qui s’intègrent sans effort à notre présent et nous permettent d’envisager sereinement l’avenir.
J’ai la volonté de m’inspirer des gestes de mes aînés pour faire de ce patrimoine précieusement confié à mes soins, un témoignage vivant. Ce que je peux mener de moi-même, je le fais, laissant parler mon côté autodidacte. »
Un équilibre naturel qui trouve sa place dans le pressurage de mes propres raisins par la coopérative du village, suivi d’une reprise des moûts, afin d’assurer la vinification dans mon propre chai.
Ces fruits, mes raisins, je dois pouvoir les travailler à travers différentes matières aptes à retranscrire et en révéler toute l’essence. Mon orientation souhaitée dans un futur que j’espère proche ? La micro-vinification parcellaire. Adorant la vinification en fût, j’affectionne aussi particulièrement utiliser mes jarres.
Je me nourris de toute idée intéressante, du moment qu’elle ne dénature pas les propriétés intrinsèques de mes vins. Ainsi, je travaille avec des levures indigènes, je ne colle pas, ne filtre pas dans la mesure du possible, minimise mes apports de soufre ; le raisin apportant plus, à mon sens, dans son expression seule.
La Gamme
Nourri par cette complémentarité dans laquelle je puise mes ressources, ma gamme observe la même dynamique. À mes cuvées historiques, je suis fier d’ajouter de nouveaux vins certifiés biologiques.
Gamme classique
La Varoce : Champagne d’apéritif par excellence (Descriptif)
La Pouillotte : Champagne gastronomique pour accompagne vos viandes blanches (Descriptif)
Apogée : Toute l’essence du Meunier(Descriptif)
Les Caillasses brut : Ma cuvée millésimée (Descriptif)
La Pluchotte Rosé : Champagne rosé délicat (Descriptif)
Gamme biologique
Octave : 100% Chardonnay, idéal avec les fruits de mer (Descriptif)
La Haute Cirrière : Blanc de Noir gastronomique (Descriptif)
Les Ports : Parcellaire complanté (Descriptif)
Meunier-sur-Sable : Toute l’expression de vieilles parcelles de Meunier (Descriptif)
Œil de Perdrix : Côteaux champenois blanc et rouge (Descriptif rouge ou blanc)
Deux cuvées à la haute valeur symbolique
Colette : Rosé gastronomique (Descriptif)
Le Champ de l’Épinette : Parcellaire de pinot noir (Descriptif)